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Mon nouveau livre,
Les Tromperies du Cœur, est un roman qui combine les fantasmes liés aux êtres surnaturels avec les anciennes superstitions des Rroms – sur un fond de réalité contemporaine. La question de départ étant : comment les humains traiteraient-ils les créatures surnaturelles dans notre société d’aujourd’hui ?

Avec cette magie et ce mystère, vous trouverez mon style d’écriture un peu différent de d’habitude. Quand j’ai écrit Sleight of Heart, je voulais accomplir deux choses : premièrement, écrire dans un style qui ne m’était pas familier, et me lancer dans une pièce anachronique. J’ai écrit Sleight of Heart dans le langage plus gracieux de la prose britannique, et j’ai réuni l’ancien temps avec le présent.

Le terme de « gitan » est un terme d’argot utilisé en Grande-Bretagne, la racine de ce sobriquet grossier étant le terme anglicisé de « Égyptien ». Des gitans existent à travers le monde et ont été appelés de bien trop de manières différentes pour en dresser la liste. Le terme décrit un groupe plus large de personnes que les véritables Romanis, qui est considéré comme offensant, et c’est important de faire la distinction entre les Rroms et les non-Rroms. En outre, les Rroms et les habitants de Roumanie n’ont aucun rapport – à moins, bien entendu que vous ne soyez un Rrom qui vive en Roumanie.

Ce qui est triste pour le monde, peu importe la culture, c’est que les Romanis ne veulent pas être connus, que l’on parle ou écrive sur eux, et encore moins qu’il y ait une documentation officielle les concernant. Deuxièmement, ce ne sont pas des sans-abris. Ce sont des personnes aimant leur liberté, qui préfèrent vivre en dehors de ce que l’on pourrait considérer comme la norme dans notre société d’aujourd’hui. Troisièmement, bien qu’ils soient considérés comme sournois et contraires à l’éthique pour les gadjé – les personnes extérieures à la société Rrom – ils sont extrêmement loyaux entre eux, ils ont un strict code de conduite, ils respectent les règles de leurs clans, bandes, tribus et nations, et ils prennent soin les uns des autres. Pour finir, j’ai appris qu’ils étaient punis bien plus sévèrement par les leurs que ce que nous pouvons imaginer. Alors que les sociétés se moquent d’eux, les ridiculisent et abusent d’eux, ils les imitent également. Adapted Flamenco, Rumba, et Manouche Jazz sont quelques-uns des cadeaux que nous avons reçus d’eux. Elvis Presley, Charlie Chaplin, et Yul Brynner étaient des Romanis, pour n’en nommer que quelques-uns. Certains dirigeants de pays étaient des Romanis.

Je souhaiterais également partager avec vous une brève histoire, tirée d’une expérience personnelle avec un Romani. J’étais à Paris, en chemin pour le Moulin Rouge. C’était un jeudi soir de Juin et il faisait inhabituellement froid et du brouillard stagnait dans l’air, si bien que je portais mon long manteau de laine préféré. Je sortis de mon hôtel, et le portier tenta de héler un taxi pour moi. Aucun résultat. Du coin de l’œil, je surveillai un garçon vêtu de haillons, assis sur le trottoir, sous la baie vitrée de l’hôtel. Je ne lui accordai aucune attention. Le portier essaya une seconde fois de héler un taxi, à nouveau sans résultat. Le garçon se leva et j’aurais continué à l’ignorer, sauf qu’il attrapa le manteau pendu à mon bras et se mit à courir. Bien que surpris et déçu, je ne pus m’empêcher de rire. Le portier s’excusa avec profusion et je ne pus que penser « bien joué, garçon ! ».

Tandis que le portier cédait et offrait d’appeler une limousine aux frais de l’hôtel, un taxi est arrivé en rugissant vers nous. Le garçon, les pieds fermement plantés sur le côté du taxi, vint vers nous en agitant mon manteau dans l’air. Le taxi s’est ensuite arrêté brusquement, le garçon a sauté et a ouvert la portière. Puis il a couru vers moi, me poussa vers le taxi, me jeta mon manteau et ordonna au chauffeur de m’emmener au Moulin Rouge.

J’en riais encore, puis j’ai pensé que je ne lui avais rien donné. Mais mes aventures ne s’arrêtèrent pas là. Tandis que le chauffeur entrait sur la Place de l’Arc de Triomphe, et je vous jure qu’il conduisait au moins à 100 km/h sans même faire mine de ralentir, je pensais que j’allais mourir. Puis il y eut soudain un fort coup sur la vitre et je relevai les yeux pour constater que le garçon était toujours accroché à la paroi latérale du taxi ! Il agita sa petite main aux doigts épais vers moi, comme pour dire « ne t’inquiète pas, tu ne vas pas mourir ».

J’arrivai sain et sauf au Moulin Rouge, passai une merveilleuse soirée et lorsque je sortis après la représentation, le garçon était encore là. À nouveau, il attrapa mon manteau, décolla et revint avec un taxi. J’arrivai à mon hôtel après une nouvelle expérience douloureuse, remerciai le garçon, lui donnant vingt francs pour ses efforts.

Le matin suivant, je quittai l’hôtel et trouvai le garçon qui attendait sur le trottoir. De toute évidence, il savait reconnaître une bonne opportunité pour se faire un peu d’argent quand il la voyait. Après deux longues secondes passées à réfléchir sur le sujet, je partis avec Pesha à mon côté. Et cela continua. Durant toute la durée de mon séjour à Paris, le petit Pesha se trouvait à l’extérieur de l’hôtel, chaque matin, peu importe l’heure à laquelle je sortais. Il me suivait, m’indiquait avec différents signes de la main et des mots inintelligibles qu’il voulait porter mes sacs, me disant ce que je pouvais ou ne pouvais pas manger et négociait mes achats. À la fin, je lui donnai un billet de cent francs. Quand il vit l’argent, ses gestes frénétiques ont ralenti, il m’a dévisagé, ses yeux couleur de chocolat s’emplissant de larmes. Il fit rapidement disparaître le billet dans sa poche, et déposa un petit médaillon dans ma main avant de s’enfuir. Ce fut la dernière fois que je vis Pesha.

Vous pourriez vous demander comment j’en suis venu à savoir que Pesha était un Romani. Le médaillon qu’il m’avait donné contenait une roue rouge à seize branches et je l’ai toujours avec moi encore aujourd’hui. Pesha paraissait avoir entre huit et dix ans, mais je soupçonnais qu’il était plus âgé. Je souhaiterais avoir eu la chance de connaître Pesha un peu mieux et j’aurais aimé savoir où il est aujourd’hui. Cela va sans dire que beaucoup de Pesha se retrouve dans cette histoire.

J’ai beaucoup voyagé, mais je n’ai jamais rencontré un peuple aussi secret que les Romanis. Un homme m’a expliqué – et je le cite – « Les Rroms croient qu’une simple association avec un Gadjo fera d’eux quelqu’un de déloyal et c’est punissable, à moins que cela ne soit fait dans le but de faire des affaires. Ils pensent en outre qu’une association avec un Gadjo risque de les affaiblir d’une multitude de manières différentes, y compris en affaiblissant leur magie et leur chance. Autrement dit, de manière plus claire, leur loyauté va d’abord à la compania, et ils n’osent rien faire qui pourrait leur apporter la malchance ou ternir la magie de leur clan ».

“Pala Tute” est une vieille chanson du folklore romani. Gogol Bordello la chante ici ; et ils chantent un medley avec Madonna ici. Bénédicte Girault va traduire Sleight of Heart en français, sous le titre : Les Tromperies du Cœur. J’espère que vous apprécierez de le lire autant que j’ai aimé l’écrire. 

Sleight of Heart sera publié chez CoolDudes Publishing et vous pourrez également le trouver sur Amazon. Lisez le premier chapitre, ici.